Avec le dernier roman de Carmen Posadas, dépaysement assuré. Et pour ce livre qui ferait un tabac à l’écran, j’imagine déjà le film annonce et ses gros titres : « de l’action, de l’amour, des perfidies, de la cruauté, des meurtres »… Et surtout la grande Histoire, revue sans être corrigée pour en raconter une qui ravira le lecteur. Oui, toute la force du roman est là. Prenant pour toile de fond la Russie au temps de son dernier Tsar, l’auteur nous emmène du palais impérial des Romanov à la révolution d’Octobre. Un périple raconté par Léonid Sednev, domestique peu ordinaire qui à l’aube de sa vie se décide à révéler son secret. Il a tout vu ou presque, de l’intimité de l’impératrice et ses filles à l’assassinat de Raspoutine…Un tourbillon dans lequel on plonge avec plaisir, d’autant que l’écriture est enlevée et que le narrateur ne manque pas d’humour. C’est là la beauté de la chose, nous faire rêver et en même temps (grâce à un travail d’iconographie remarquable) nous rappeler cette période qui a changé le monde. Comme le souligne Carmen Posadas à la fin du livre, Le Témoin invisible s’inspire de faits réels et son héros est effectivement la seule personne sortie vivante du massacre des Romanov. L’autre réalité est celle de milliers de Russes arrivés en Uruguay après la Révolution Bolchévique. Carmen Posadas boucle la boucle, en installant son récit entre Saint Pétersbourg d’hier et Montevideo d’aujourd’hui.
Le Témoin invisible – traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon (Seuil)
J’aime les romans historique. Je vais ajouter celui-ci à ma liste d’envies. Merci pour le partage. 🙂
Oui, Rebecca, c’est un bon conseil à vos lecteurs !
Voilà un roman ultra brillant qui manie avec la même virtuosité l’Histoire, les histoires et l’art du suspense. C’est franchement bluffant et, bien sûr, d’autant plus passionnant que cette période là est particulièrement romanesque. Ca ne se lit pas, ça se dévore….