Certains auteurs reviennent sur leur œuvre de jeunesse et la commente avec humilité. C’est le cas de Thomas Pynchon, considéré comme l’un des plus grands écrivains américains mais plus connu pour ne jamais apparaître en publique que le contraire. En cela l’homme est déjà intéressant. Cet anti people notoire fait en effet partie d’une catégorie assez rare où la notoriété est le fait de ce que l’on a à dire et d’un style. Dans L’homme qui apprenait lentement, il se livre donc à un exercice que le lecteur appréciera, et revient sur cinq nouvelles écrites avant V. son premier grand succès (1963). Pourquoi commenter ses premiers écrits ? Pynchon l’explique très clairement : « Ma première réaction, en relisant ces nouvelles fut de m’écrier : « Oh mon Dieu », avec tous ces symptômes physiques sur lesquels nous ne nous attarderons pas. Ma seconde idée fut en quelque sorte d’essayer de replâtrer le tout. Ces deux impulsions ont fait place à cette sorte de tranquillité que ressent l’âge mûr : c’est ainsi que je prétends contempler d’un œil calme les efforts du débutant que j’étais alors. Je veux dire, je ne peux tout de même pas flanquer ce garçon à la porte de mon existence. Et puis, si, grâce à quelque technique encore inimaginable aujourd’hui, je me trouvais nez à nez avec lui, je serais ravi de lui prêter de l’argent, ou de l’entraîner jusqu’au bistrot du coin, pour parler du bon vieux temps devant un demi. » Présentées dans l’ordre où elles ont été écrites entre 1958 et 1964, ces nouvelles que Pynchon nous incite à voir comme des péchés de jeunesse, contiennent déjà les prémisses de son style, cette manière de tisser les fils entre des personnages, des actions et des situations. En revenant sur chacune d’elles, l’écrivain commente aussi cette formidable période de la Beat Generation où le rock et la littérature commençaient à secouer l’Amérique. « J’espère néanmoins que ces nouvelles, prétentieuses, ou un peu cruches ou mal fichues à l’occasion, pourront, avec leurs défauts intacts, servir d’exemples pour l’étude des ouvrages de fiction au niveau élémentaire. Elles pourront également montrer aux jeunes écrivains ce qu’il convient d’éviter. » annonce-t-il. Une leçon d’écriture en sorte. Il ne faut pas s’en priver.
Leçon d’écriture avec Thomas Pynchon
2 Comments to “Leçon d’écriture avec Thomas Pynchon”
Soumettre le commentaire
L’atelier d’écriture créative
-
Articles récents
Textes des participants
- Nouvelles écrites en atelier
- Session 2 Mars 2019
- Session 1 mars 2018
- Session Octobre 2017
- Session Août 2017
- Session Mars 2017
- Session Décembre 2016
- Session Septembre 2016
- Session Mai 2016
- Session Mars 2016
- Session Janvier 2016
- Session septembre 2015
- Session Mai 2015
- Session Janvier 2015
- Session Décembre 2014
- Session Septembre 2014
- Session Août 2014
- Session Juillet 2014
- Session Mai 2014
- Session Avril 2014
- Session Mars 2014
- Session Février 2014
- Session Janvier 2014
- Session Décembre 2013
- Nouvelles écrites en atelier
Commentaires récents
- Collin Marièle dans Sites amis
- Anita Coppet dans Leçon d’écriture avec Thomas Pynchon
- Stéphanie Leroux dans Leçon d’écriture avec Thomas Pynchon
- Jean Francois CARRERA dans « L’heure du bilan » Candice Carrera
- Françoise dans « Petit Paul » par Réjane Vincent
"Qui suis je". l’auteur du blog :
Journaliste et rewritrice, Anita Coppet a passé vingt ans dans la presse féminine. Multipliant les aventures, de la télévision au cinéma, elle aime les passerelles qui relient les univers créatifs entre eux. Avec l’écriture, elle saute de l’un à l’autre.
Qui sommes nous:
Cet atelier met en avant la passion de la littérature et une conviction : « oui, on peut apprendre à écrire ». Carmen Posadas et Anita Coppet en font la preuve à travers une méthode ludique, où la lecture et l’écriture se répondent. Carmen l’écrivain et Anita la journaliste se sont retrouvées
Derniers Tweets
- Chargement Tweets...
Atelier d’écriture créative
Si vous avez envie d’écrire, nous allons vous aider á réaliser ce rêve. Notre atelier d’écriture en ligne dirigé par des professionnels, écrivains et journalistes, vous forme aux techniques de la narration. Découvrez-le et apprenez á raconter une histoire.
Bonjour,
Je suis étonnée de voir un texte à propos de Thomas Pynchon illustré de la photographie du poète Beat Gary Snyder.
Au plaisir
Stéphanie Leroux
Et comment Stéphanie !! Il y avait en effet de quoi être étonnée. Merci de nous avoir signalé ce petit bug. Thomas Pynchon et Beat Gary Snyder n’ont vraiment pas le même physique.