Les migrants, les sans papiers, les réfugiés, quel que soit le nom qu’on leur donne sont des hommes et des femmes qui n’ont rien à voir avec nous. Ce n’est pas une question de couleur, de religion, de langue. En réalité, leur différence tient au courage extraordinaire qui les habite. Cette vérité nous saute parfois à la figure, quand nous sommes confrontés aux infos, aux photos. Et puis la vie – la nôtre- continue. Pourtant, cela devrait nous pousser à nous lever, à les rencontrer, à les admirer d’avoir franchi tant d’obstacles, la peur au ventre. Le livre de Pascal Manoukian est une plongée dans le quotidien de trois d’entre eux. « Virgil le Moldave, Chanchal le Bangladais et Assan le Somalien sont des pionniers. » écrit-il.
Grand reporter, l’auteur ne brode pas, ne fait pas dans le sensationnel. Il se sert simplement de qu’il a appris dans le cadre de son métier et parvient à le transformer en roman. On s’attache vite aux personnages, survivants dans une société où ils sont sans identité, sans argent, donc sans droits. Ils vivent dans un monde parallèle Une gigantesque cour des miracles où quelques uns sont devenus leurs nouveaux tyrans, négriers exploiteurs de misère. Dans cette fiction qui colle au réel, Il n’y a pas de fin heureuse, ni de tragique conclusion. L’auteur croit en l’homme.
A la manière des romans du 19ème siècle, il décrit notre société, aussi bonne que mauvaise. Capable du pire et du meilleur. Les échoués est un livre tout public. On pourrait même raconter le périple des trois hommes à l’école. Il susciterait bien des questions de la part des enfants sur ce que nous les grands nous refusons de voir ou de faire.
Les échoués de Pascal Manoukian (édition Don Quichotte) fait partie de l’opération 68 Premières fois de Charlotte Milandri. Notre atelier d’écriture en ligne ecriturefactory est fier d’y participer.
Et l’auteur est bougrement sympathique ! Grâce à Charlotte Milandri et à ses 68 premières fois, nous l’avons rencontré lors d’une soirée très joyeuse.