J’ai compté le week-end dernier parmi les 70 000 personnes qui déambulaient dans la ville rose à l’occasion de la 11è édition du Marathon des mots, cette année intitulé de Beyrouth à Damas. Nous sommes en effet de plus en plus nombreux à courir les chapelles, les caves voutées, les magnifiques auditoriums, les arrières salles des librairies, pour écouter des lectures à haute voix, d’auteurs qu’on n’a même jamais lus, en ce qui me concerne, Salah Stétié, Vénus Khoury-Ghata, Assiah Djebar… . Et je ne saurais donc que trop conseiller à tous ceux qui se mêlent d’écrire sur Ecriturefactory et ailleurs de mettre leur prose à l’épreuve du gueuloir, comme disait Flaubert. Rien de tel pour en estimer la justesse. Un texte, ce n’est pas seulement des phrases qui s’enfilent les unes derrière les autres pour faire du sens, c’est un organisme vivant, et les mots, c’est aussi du silence. Un beau texte, livré par une belle voix, quel bonheur ! Laurent Gaudé servi par Marie-Christine Barrault, Daniel Pennac par François Morel, Marie-Angue Guillaume par Catherine Allégret. A propos de voix, j’y ai appris, que l’audience de France Culture ne fait qu’augmenter tous les jours, et que Paula Jacques sur France Inter avec son émission Cosmopolitaine, où elle invite un écrivain étranger souvent peu connu pour une heure de conversation, le dimanche après-midi, rassemble près de 600 000 auditeurs. C’est le moment donc, de faire confiance au bouche à oreille !
Véronique Le Normand