Voici en amuse-gueule, quelques passages de ce livre drôle, inspirant (avec de vraies recettes ) qui nous entraîne à travers le monde des ambassades, côté cour ou côté jardin, et retrace une époque. `
(…) Comment notre mère vécut-elle le départ de Montevideo et l’arrivée à Madrid ? Gervasio et moi n’avons pas trouvé beaucoup de notes à ce sujet, mais avec l’aide de quelques lettres et de deux ou trois longues notes dans son cahier aux tomates, nous avons reconstitué cette partie de l’histoire… : « Celui qui m’inquiète le plus, c’est Gervasio. J’ai fait de vrais cauchemars ces derniers jours, je rêvais que le gamin tombait à la mer, mais j’ai enfin trouvé la solution : j’ai acheté une laisse pour chien. Enfin, c’est Carmen, qui entre dans l’âge difficile, qui l’appelle ainsi, bien qu’il s’agisse d’un très joli harnais en cuir rouge tout à fait en harmonie avec son pull marron… »
(…) Je n’ai plus qu’à aiguiser mon génie et essayer de créer une illusion, un mirage, ou comme dit Lola, la cuisinière, « faire prendre des vessies pour des lanternes » sans que les gens s’en aperçoivent. Maintenant que nous nous entendons mieux et que nous sommes arrivées, nons pas tout à fait à la paix, du moins à un cessez-le-feu, j’ai fait avec elle toute sorte d’essais pour obtenir du foie grans sans foie et sans canard, du saumon de truite ou du faisan aux raisins sans faisan.Après beaucoup d’essais, nous avons réussi des recettes vraiment bonnes peut-être que celle-ci est la meilleur : Gâteau de fausse langouste…
(…) Santiago – Bernabeu N°5. Pour le plus grand soulagement des employés du Ritz par une belle journée de printemps ensoleillée, la famille Posadas au grand complet partit vers sa nouvelle demeure A cette époque, l’Uruguay ne possédait plus de résidence officielle à Madrid, et mes parents en louèrent une. Naturellement, mon père voulait une maison avec jardin qui lui rappellerait la « quinta ». Ma mère voulait une résidence fonctionnelle qui la lui rappellerait le moins possible. Ma mère gagna. Elle trouva un logement qui n’avait pas de jardin botanique, ni fontaine, ni de fantôme. Et il n’avait pas non plus de fuites à colmater.
Aujourd’hui caviar demain sardines ( les éditions de l’épure)