Récit : « Rencontre vénitienne » par Corinne Nicolas

Publié le: Avr 04 2014 by admin

Aéroport de Marco Polo. Mon avion venait à peine d’atterrir que je me posais déjà la question« Pourquoi as-tu accepté cette mission ? »

Je me présente. Luna, la trentaine, assistante dans un grand musée parisien, et de nouveau célibataire depuis plusieurs mois maintenant. Pour faire bref, mon dernier prince charmant est parti avec une autre. Les premiers jours qui suivirent cette annonce, je me suis morfondu chez moi dans un pyjama ridicule, me goinfrant de chocolat sous toutes ses formes. Aussi, quand mon chef m’a proposé de remplacer une collègue et donc partir trois mois à Venise, je me suis entendue répondre « OK » sans réfléchir et sans savoir ce qui m’attendait.

Une seule pensée m’était apparue. Arrivée en janvier voulait dire être là-bas pour le carnaval, une opportunité impossible à rater. Petite fille, je m’imaginais en princesse comme dans les contes que ma mère me lisait avant de dormir et ce carnaval me faisait déjà rêver. Le matin de mon départ, j’ai jeté pêle-mêle quelques affaires dans une valise, pris appareil photo et ordinateur, attrapé mon blouson en cuir, avant de sauter dans le tramway, en direction de l’aéroport.

C’est ainsi que j’ai débarqué à Venise, ville romantique par excellence, alors que j’étais en pleine phase de « mépris des amoureux » et de toutes leurs simagrées, conséquence bien sûr de ma récente rupture sentimentale. Aussi, seule dans cet aéroport, attendant mes bagages, je maudissais tous les couples qui m’entouraient.

****

Pour atteindre le cœur de la ville, j’ai pris le bateau. Une heure de trajet. La nuit commençait à tomber, je profitais de la fraicheur sur le pont. Quelques larmes coulaient sur mes joues, mes cheveux volaient au vent les essuyant au passage. Le carnaval allait commencer dans quelques semaines. J’aurais tant aimé que nous faisions ce voyage ensemble. Nous aurions réservé un Bed and Breakfast au cœur de la cité. Le « nous » comprend mon prince charmant, enfin pas si charmant finalement. J’ai essuyé mes yeux rougis, relevé la tête. La belle vénitienne me faisait face.

A la descente du bateau, j’ai posé ma valise et sorti le plan de la ville sur lequel j’avais fait une croix pour situer mon lieu d’hébergement. Pendant un bref instant, le temps m’a semblé avoir reculé. J’avais retrouvé mes yeux d’enfant. Au milieu de la place Saint-Marc, le palais des doges me faisait face. Seuls quelques badauds discutaient. Des enfants couraient après les pigeons qui s’envolaient.

Je regardais mon plan pour me situer et trouver mon chemin. J’ai oublié de vous dire, je n’ai aucun sens de l’orientation. Plongée dans ma lecture, un bruit m’a soudain fait sursauter. Sous les arcades, une ombre avec un masque d’arlequin se trouvait à quelques pas de moi. Elle semblait faire un signe de la main en ma direction. Je me suis retournée pensant qu’elle s’adressait à quelqu’un d’autre. Mais personne. J’ai haussé les épaules avant de replonger dans mon plan. L’ombre s’est alors mis à siffler. Comme je déteste cela, je lui ai tourné le dos avant de choisir enfin la rue à prendre.

Un premier pont, puis un second, un troisième… J’avais le sentiment de tourner en rond. Je soupirais et tournais mon plan dans tous les sens, mais difficile de me repérer. Les ruelles étaient peu éclairées et il n’y avait personne pour me venir en aide. A un moment, un bruit de pas me fit lever la tête. C’était encore cet arlequin. Appuyé contre un mur au coin de la rue, il regardait dans ma direction. Partagée entre la crainte et la fureur de me savoir ainsi suivie, je décidais de l’ignorer de nouveau et de continuer mon chemin d’un pas accéléré.

Soulagée d’arriver enfin à l’adresse de mon futur logement, je sonnais à la porte. La rue était plongée dans le silence de la nuit. Un homme m’accueillit avec un large sourire. En le voyant j’ai aussitôt pensé : « Il a dû être très séduisant mais à une autre époque ». Le couple, qui m’hébergeait, devait avoir une cinquantaine d’années. La femme parlait français. Ceci me rassura sachant que j’allais travailler avec elle au cours des trois prochains mois.

Situé à l’étage, le studio était petit mais confortable. Trois gravures du carnaval vénitien étaient accrochées aux murs, des teintures aux couleurs chaudes et des meubles en bois clair composaient la décoration. J’ai ouvert la fenêtre et découvert qu’elle donnait sur un canal. J’ai soudain écarté les yeux. L’Arlequin était sur le pont d’en face. Dès qu’il m’aperçut, il fit une révérence. J’ai fermé d’un geste rapide ma fenêtre, puis regardé discrètement derrière le rideau. Comme il avait disparu, je me suis dit à haute voix : « Vas te coucher, tu es crevée ton imagination te joue des tours ».

****

Le lendemain, une légère brume tombait sur la cité. Ma première journée fut donc consacrée à la visite de la place Saint-Marc, la basilique et le Palais des Doges. J’étais ravie d’avoir appris que le Pont des Soupirs n’avait rien de romantique. Il s’agit en fait des soupirs des prisonniers qui empruntaient ce pont pour passer du tribunal à la prison. Cela fait moins rêver, n’est-ce pas ! Je vous rappelle que j’étais dans la période de rejet de tout ce qui touchait de près ou de loin à l’amour.

Assise à l’abri sur les marches du Palais des Doges et un peu fatiguée, Arnaud me manquait. Depuis le lycée, il était le confident de mes joies, de mes peines, de mes doutes. Lui seul supportait mes sauts d’humeur sans broncher. Il savait toujours comment me réconforter ou me faire rire. Pourquoi la vie nous avait-elle ainsi séparés ? Plongée dans mes pensées, je ne me suis pas tout de suite aperçu que l’arlequin m’avait rejoint. Il me tendait une fleur en papier. J’ai fait un bond en le voyant. Ses yeux verts, à travers son masque, me souriaient. Bien que je l’aie remercié, il se contenta de me regarder sans dire un mot, avant de disparaitre. Etonnée par son comportement, je me suis dit : « Soit tu as un accent italien épouvantable, soit tu es tombé sur un cinglé ». Mais en moins d’une minute, il était revenu avec un diabolo. Il manipulait avec aisance cet objet. J’applaudissais devant son numéro de jonglage. Ensuite il insista pour me le donner. Malgré son aide, mes essais se montrèrent infructueux. Il riait beaucoup de ma maladresse. Puis brusquement, après avoir regardé sa montre, il m’a repris le diabolo avant de se sauver en courant. Stupéfaite, je suis rentrée chez moi.

Seule dans mon studio, je repensais à cet instant hors du commun passé avec un arlequin muet. Sans savoir pourquoi, ce dernier me rappelait Arnaud qui aimait lui aussi me faire des surprises. Ainsi, il lui arrivait de me téléphoner la veille pour le lendemain m’invitant à passer une journée au bord de la mer. Si mon planning le permettait, on prenait le train très tôt en direction de la côte d’Albâtre. Après une balade sur le port pour regarder les bateaux amarrés, on s’asseyait sur le sable, ma tête posée sur son épaule à regarder les gens qui nous entouraient, imaginant des situations burlesques qui nous faisaient rire aux éclats. Puis le soir, on reprenait le train et chacun rentrait chez soi. Parfois on passait des soirées cocooning ensemble et même s’il nous arrivait de partager le même lit et de dormir blottis l’un contre l’autre, nous avions toujours respecté notre deal d’adolescents. Aussi, au fil du temps nos vies sentimentales devenaient un sujet plus ou moins tabou entre nous. Lui critiquait toujours mes rencontres masculines. D’ailleurs, il n’appréciait pas mon « pseudo prince charmant » -c’est ainsi qu’il l’appelait- me répétant inlassablement que je méritais mieux. Moi je devinais si une nouvelle femme était entrée dans sa vie, à ses visites moins fréquentes, et même s’il prenait toujours le temps de me téléphoner, je ne pouvais m’empêcher de lui reprocher d’être moins disponible, voire de m’abandonner s’il était plus d’une semaine sans me donner de ses nouvelles.

Au cours de la soirée, j’ai jeté, à plusieurs reprises, un œil à ma fenêtre. Pas d’Arlequin à l’horizon. Minuit approché, il était temps pour moi de me coucher. Le lendemain commençait ma première journée de travail.

***

Les soirs suivants, Arlequin m’attendait à l’angle de la rue, proche du musée où je travaillais. L’heure de ma sortie correspondait à celle de la fermeture du musée affichée sur le portail de l’entrée. Il n’avait donc pas eu de difficulté à trouver cette information. Toujours sans dire un mot, il m’emmenait à la découverte de sa ville. Plus les jours passés, plus je l’aimais. Avec Arlequin comme guide, les lieux visités se transformaient parfois en une scène de théâtre ou un jeu de piste, et mon imaginaire faisait le reste. La Sérénissime nous servait de décor majestueux. Le temps n’avait plus d’emprise sur nous, enfin c’était ce que nous pensions, puisque la nuit finissait toujours par nous rattraper.

De nos balades dans les quartiers vénitiens, je garde de nombreux souvenirs. Ainsi, visiter le quartier de San Marco s’était un peu comme suivre les traces de Corto Maltese. Le Castello était mon quartier favori car plus populaire. Le souffle du vent faisait voler les vêtements accrochés sur les cordes à linge au-dessus des rues, tels de petits fantômes. Sans oublier son arsenal et ses lions, lieu de plusieurs photos sur lesquelles Arlequin imitait les gardes, droit comme un piquet avec une fausse arme à la main. De l’autre côté du Grand Canal, se trouvaient les marchés du Rialto et leurs étals colorés où nous goûtions aux spécialités locales. Le réverbère situé à la pointe de la Douane avait pris la forme d’un mat et la pointe nous évoquait la proue du Titanic. Et bien sûr, notre soirée au Théâtre La Fenice où nous sommes arrivés à la fin de l’Opéra. Me remémorer tous ses instants me donne l’envie de revenir à Venise.

Avec lui à mes côtés, j’avais donc remis mes lunettes roses pour regarder la vie. Je m’étais habituée à son silence. Bavarde, je parlais pour lui. Bien que je ne sois pas toujours certaine qu’il comprenait mon mélange d’italien et de français, je lui racontais ma vie, mon travail, lui parlais de mes doutes et mes joies. Comme son masque ne laissait entrevoir que ses yeux, j’avais pris l’habitude de fixer son regard et appris à décrypter ses nombreuses mimiques. Il me donnait parfois le tournis. J’avais l’impression qu’il bougeait sans cesse. Avant de se quitter, nous passions toujours un peu de temps sur les marches du palais des doges à contempler l’horizon, lieu de notre première rencontre.

Quand il devinait derrière mon sourire une certaine tristesse, il faisait le clown pour me détourner de mes pensées. Il sautait dans les flaques d’eau pour m’éclabousser ou m’entrainait à jouer à cache-cache derrière les piliers. Je me suis moi-même surprise à imiter le vol des mouettes en sa compagnie. Nous piquions des fous-rires, se moquant du regard des passants devant notre comportement un brin enfantin. L’insouciance retrouvée pansait la blessure de mon cœur.

***

Enfin, arriva le grand jour. Le carnaval descendait dans la rue. Il y avait une énorme foule au cœur de la ville. J’étais excitée et photographiais tout ce que je croisais. La cérémonie d’ouverture allait commencer dans quelques heures. Par mon travail, j’avais pu obtenir deux billets pour l’espace réservé. J’étais aux anges. J’avais hâte d’annoncer cette nouvelle à mon Arlequin.

Je l’appelais ainsi depuis qu’il était devenu le complice de ma bonne humeur. Et quand mon moral vacillait, il était l’épaule sur laquelle désormais je posais ma tête. Sans bruit, il avait pris une place énorme. Malgré les photos prises de lui, je ne réussissais pas à percer son mystère. De son visage, je ne connaissais que ses yeux verts.

La veille, nous avions convenu de nous rejoindre à 10h au coin de la rue, près de mon logement. Je lui avais écrit sur un bout de papier l’heure et le lieu de notre rendez-vous pour être certaine qu’il comprenne bien. Dès que je l’ai aperçu parmi la foule, je me suis faufilée pour le rejoindre. Arrivée à sa hauteur, il m’a fait sa révérence en me tendant un sac. Après avoir découvert le masque féminin à l’intérieur du sac, j’ai ri et déposé, pour la première fois, un baiser sur sa joue. Il a baissé la tête. Il s’est empressé de me mettre ce masque de colombine pas très assorti à ma tenue. Il a ri à son tour, pris ma main pour m’emmener jusqu’à une boutique de location de costume. Comme il connaissait bien le propriétaire, ce dernier accepta sans difficulté de me prêter une robe et une paire de souliers. Je me trouvais un peu ridicule dans cette tenue, moi qui suis plus à l’aise en jean et basket. Mais une fois dans la rue, je m’amusais telle une enfant lorsque les passants nous photographiaient.

Nous avons ensuite rejoint la Place Saint-Marc. Installés à une table proche de la scène, un serveur est venu vers nous. J’ai commandé un chocolat viennois, lui n’a rien voulu prendre. J’ai deviné qu’il ne souhaitait se découvrir. Il me regardait avec insistance, suivant chacun de mes gestes. Après avoir remarqué à plusieurs reprises que ma manche manquait tomber dans ma tasse, il avait fini par la relever. Pendant mon monologue, nos visages s’étaient rapprochés. J’étais tombée sous le charme de son sourire.

Troublé à son tour, il a fait un signe au serveur de nous apporter l’addition avant d’effleurer ma joue de sa main. Et c’est à cet instant que l’envie d’embrasser ses lèvres a traversé ma pensée. Sans réfléchir aux conséquences, j’ai volé un baiser sur les lèvres de son masque. D’abord surpris par mon audace, il a balbutié quelques mots inaudibles, avant de relever son masque pour m’embrasser tendrement. Je n’ai pas eu le temps de voir son visage qu’il l’avait déjà remis.

La musique s’était arrêtée, le présentateur annonçait le début du concours du plus beau costume. Moi tournée vers la scène pour voir le défilé, mon Arlequin profita de cet instant pour s’éclipser. Lorsque je me suis retournée pour lui parler, je n’ai pu que constater sa chaise vide. Je l’ai cherché du regard en vain. En récupérant mon appareil photo posé sur la table, j’ai trouvé le mot qu’il avait griffonné au dos du ticket de caisse : « Tu es mon amie, il ne fallait pas… ».

Je me suis levée, mais la foule était désormais opaque, impossible de le retrouver. Inquiète, je suis retournée à la boutique rendre le costume en pensant peut-être l’y trouver. Le propriétaire ne l’avait pas revu. Où le chercher ? Je ne savais rien de lui. Un sentiment de tristesse m’avait envahi. J’ai alors décidé de rentrer à mon studio. Le carnaval sans lui n’avait plus le même attrait.

Sur le chemin, une idée étrange traversa ma pensée. Et si mon Arlequin était le fantôme d’Arnaud. Lui aussi devinait mes états d’âme aux timbres de ma voix, mes sourires ne savaient lui mentir. Puis un jour, lui aussi était sorti de ma vie sans crier gare. Depuis, sans ses conseils et encouragements, je me sentais bien seule pour affronter certains épisodes de ma vie.

Comme diraient mes parents : « Tu as encore la tête dans les nuages ». Mais non, je n’étais pas folle, mon Arlequin était bien en chair et en os.

Les jours qui ont suivi, je l’ai guetté, en vain. Mon Arlequin avait disparu. Je repassais chaque soir en sortant du travail, aux endroits où nous avions pris l’habitude de faire nos pitreries. Avant de rentrer, je m’asseyais toujours au même endroit, sur les marches du Palais des Doges. Chez moi, je regardais les photos prises de lui me demandant inlassablement « Qui es-tu ? Où es-tu ? », sans trouver le moindre début d’une piste pour le retrouver.

Trois semaines étaient passées, sans nouvelle de lui. J’avais pris goût aux soirées vénitiennes. Je me baladais hors des circuits touristiques, dégustais des mets et vins dans les meilleurs restaurants de la ville, allais danser. Je sortais tous les soirs à pas d’heure avec des collègues de travail. Mon italien s’était, quant à lui, nettement amélioré. Les jours passaient, mon séjour touchait à sa fin.

***

Ma mission s’était terminée cette après-midi-là. Le lendemain, je reprenais l’avion pour Paris. Comme je rentrais d’une soirée un peu arrosée, j’ai d’abord cru rêver. Je me suis donc frottée les yeux, pincée la peau. Mon Arlequin était là, il attendait au coin de ma rue. Je l’ai rejoint le sourire aux lèvres. Mais son regard avait perdu le tien. A son habitude, sans dire un mot, il m’a tendu un bout de papier, sur lequel était écrit : « harlequin.immaginario@yahoo.it ». Je voulais le questionner sur son absence, mais il posa un doigt sur mes lèvres avant de me serrer un bref instant contre lui. Puis il s’est éloigné en courant sans se retourner. J’avais un nœud à l’estomac, une boule dans la gorge, des larmes sont montées à mes yeux. Il ne manquait plus qu’il se remette à pleuvoir.

***

Peu après mon retour à Paris, je lui ai envoyé des photos par mail. Mais aucune nouvelle de lui. Jusqu’à ce fameux matin,  j’ai découvert un mail de lui. Sa réponse écrite dans un français impeccable m’a surpris, car j’ai souvent pensé qu’il ne maîtrisait pas bien ma langue maternelle.

Il avait écrit : « L’amitié ne peut vivre si un soupçon de désir charnel s’émisse entre deux êtres. Son venin finira par polluer nos échanges et effritera notre complicité. Tu sais que j’ai raison. Luna, je ne peux t’offrir qu’une amitié et je refuse de te voir souffrir. Prends soin de toi. A. »

A la lecture de ces mots, l’Arlequin venait de m’ouvrir les yeux sur l’erreur commise dans ma relation avec Arnaud. Nous n’avions jamais eu le courage d’éteindre le désir qui empoissonnait subtilement notre amitié. A force de jouer au chat et à la souris, nous nous étions perdus dans le labyrinthe des sentiments. Amitié, amour, désir et jalousie se confondaient. Mes paroles vives fleurissaient de plus en plus au fil de nos rencontres, Arnaud les prenait de plein fouet, sans jamais y répondre. Puis un jour, il a choisi la fuite par l’absence, tout comme mon Arlequin.

Après ce mail, je n’ai plus eu de ses nouvelles. Pourtant mon mystérieux italien est toujours présent dans un coin de mon cœur et je garde l’espoir de le revoir lors d’un prochain voyage à Venise. Il me manque tout autant qu’Arnaud, mais peut-être ne faisaient-ils qu’un…

 

 

One Comment to “Récit : « Rencontre vénitienne » par Corinne Nicolas”

  1. jack dit :

    bravo tu as réussis, tu as du talent, ca se voit

Soumettre le commentaire

*

*