Italo Calvino et le désir d’écrire

Publié le: Mar 29 2014 by Anita Coppet

220px-Italo-Calvino  Une question revient souvent dans un atelier d’écriture : quelle est la place de l’écrivain dans la narration ? Chaque auteur possède sa réponse. Dans l’excellent essai sur Italo Calvino, Isabelle Lavergne nous renvoie à son roman « Si par une nuit d’hiver un voyageur » et aux pensées de Silas Flannery, son personnage.

« Comme j’écrirais bien, si je n’étais pas là ! Si, entre la feuille blanche et le bouillonnement des mots et des histoires qui prennent forme et qui s’évaouissent sans que personne les écrive, ne s’interposait l’incommode diaphragme qu’est ma personne ! Le style, le goût, la philosophie, la subjectivité, la formation culturelle et le vécu, le psychologique, le talent, les trucs du métier : tous les éléments qui font que ce que j’écris est reconnaissable, me semblent une cage qui restreint mes possibilités. Si je n’étais qu’une main, une main coupée qui saisit une plume et se met à écrire…mais qui ferait mouvoir cette main ? La foule anonyme ? L’esprit du temps ? L’inconscient collectif ? Je ne sais pas. Ce n’est pas pour être le porte-parole de quoi que ce soit de défini que je voudrais m’annuler moi-même. Seulement pour transmettre le scriptible qui attend d’être écrit, le racontable qui n’est raconté par personne. »

Isabelle Lavergne – Italo Calvino Ecrivain du paradoxe.

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